Avis citoyen : première réponse du Gouvernement

Le Gouvernement bruxellois, comme il s’y était engagé, a fait ses premiers retours sur l’avis citoyen « Comment habiter la ville pour faire face aux défis climatiques d’ici 2050 ? ». Une centaine de personnes étaient présentes jeudi 28 septembre à La Tricoterie, un lieu culturel en plein cœur de Saint-Gilles, pour assister à l’événement.

(c) Bryapro

Rappelez-vous… Le 9 juin dernier, 80 citoyennes et citoyens du cycle 1 de l’Assemblée pour le climat remettaient leur avis composé de trois grandes priorités – « Habiter autrement », « Rénover dans un esprit de justice sociale » et « Végétaliser -, de 9 ambitions et de plus de 60 propositions. Depuis et pendant trois mois, les ministres concerné-e-s et les administrations ont réalisé une première analyse des recommandations citoyennes. Voici quelques moments choisis de cette soirée.

« Nous avons établi un modèle qui s’inscrit dans un contexte bruxellois » a déclaré Barbara Dewulf, directrice générale de Bruxelles Environnement, en faisant allusion au caractère permanent de l’Assemblée pour le climat. En effet, la dynamique est censée se poursuivre au-delà des élections et quel qu’en soit le résultat pour l’équipe politique actuelle. C’est aussi ce que souhaite Alain Maron, ministre de la transition climatique, de l’environnement, de la propreté publique, de la démocratie participative, de la santé et de l’action sociale : « les enjeux climatiques ne connaissent pas les échéances électorales (…). Nous pensons qu’une démocratie participative vivante peut et doit constituer le socle d’une gouvernance moderne (…) c’est par le dialogue et l’échange d’idées que nous pourrons mettre en œuvre une politique environnementale juste et efficace ».

Ans Persoons, secrétaire d’état chargée de l’urbanisme et du patrimoine a, de son côté, réagi à la priorité de l’avis « Habiter autrement » en précisant que la Région était en train de réviser le RRU (Règlement régional d’urbanisme) pour encourager la mutualisation des espaces et assurer la reconversion des bâtiments, deux axes forts portés par l’Assemblée. « Nous avons une marge de progression pour améliorer et accélérer la rénovation du bâti (…) et aujourd’hui pour des raisons écologiques, on ne démolit plus – la démolition étant une des principales causes des émissions de gaz à effet de serre ». Concernant la priorité « Rénover dans un esprit de justice sociale », deux dispositifs ont particulièrement retenu l’attention d’Alain Maron : l’amélioration de la prime « rénolution » pour la moduler davantage aux différents revenus, une proposition que le Gouvernement va étudier de près et l’encouragement à l’auto-rénovation, pour l’heure « angle mort » des politiques.

Elke Van de Brandt, ministre de la mobilité, des travaux publics et de la sécurité routière a salué l’ambition de « végétaliser la ville » en rappelant que « chacun à un rôle à jouer pour rendre la ville plus verte : les politiques, les citoyen-n-es, les activistes etc. ». La ministre a également souligné la complexité du sujet « on ne peut pas créer plus de places, il faut donc les utiliser d’une autre façon. A Bruxelles, 70% des places publiques est pris par des voitures, des places de parkings… ». La question de la mobilité est donc très liée à cette problématique « il faut avoir le courage de réévaluer les projets ».

Ce n’est pas un retour exhaustif bien entendu ! Ce premier retour est politique et les ministres se sont avant tout attaché-e-s à expliquer l’inscription de l’avis citoyen dans le champ de leurs compétences et de leurs actions à venir. Le premier document de réponses détaille donc les mesures et décisions en cours dans les différentes politiques. Les citoyennes et citoyens attendent désormais des réponses plus précises, propositions par propositions, pour expliquer le suivi qui sera réalisé (ou la décision argumentée de ne pas prendre en compte telle ou telle recommandation). Les administrations y travailleront jusqu’en avril 2024 (date du second retour de réponses) sous l’œil vigilant du comité de suivi, composé de 10 citoyennes et citoyens du 1er cycle !