« Collectivement, on peut faire bouger les lignes » (Youssef)

Originaire du Maroc, Youssef a posé ses valises à Bruxelles à l’âge de 12 ans avec sa famille. Aujourd’hui, à 32 ans, il vit à Molenbeek avec son épouse et leurs deux enfants – une fillette de 6 ans et un garçon d’un an – tout en jonglant entre son rôle de père et sa carrière au sein de commune bruxelloise, où il gère les admissions et coordonne une équipe au quotidien service petite enfance. Sa femme, juriste analyste RH, travaille également à la commune, facilitant leur organisation familiale.

(c) Bryapro

Sélectionné pour participer à l’Assemblée citoyenne de Bruxelles sur l’économie de partage et de collaboration, Youssef a accepté l’invitation sans a priori et sans aucune conviction politique, poussé plutôt par la curiosité et le désir d’élargir son horizon civique. Ayant grandi dans un contexte modeste à Agadir, Youssef a naturellement adopté des pratiques de consommation responsable : échanges de vêtements entre proches et réemploi étaient déjà au cœur de son éducation. L’expérience l’a plongé dans un univers d’échanges riches : « Les informations reçues étaient super intéressantes, j’ai découvert des notions de biotech et des initiatives dont j’ignorais l’existence, » confie-t-il.

Ce qui l’a le plus marqué ? Les discussions et la diversité des profils autour de la table. Pour lui, la force du collectif réside dans le partage des points de vue : « Quand on est 60 personnes de nationalités et d’origines variées, chaque contribution enrichit la réflexion. » En revanche, il juge que le processus était parfois trop long et répétitif, notamment lors de la mise en écriture des idées.

Si Youssef reste sceptique quant à la capacité des décideurs politiques à reprendre les propositions citoyennes, il ressort de l’assemblée plus sensibilisé aux enjeux climatiques et à la responsabilité individuelle : « On ne va pas se mentir. Maintenant, je suis plus attentif à ma consommation et je me sens impliqué. » Convaincu que « collectivement, on peut faire bouger les lignes », il encourage toute personne à vivre cette expérience « pour mieux comprendre et agir, ensemble ». Youssef est un jeune homme « heureux », qui a trouvé son équilibre à Bruxelles, une ville riche de sa multiculturalité.