Démocratie participative : « c’est fascinant d’en faire l’expérience concrète » (Bobet)
Bobet, 22 ans, suit un master en études urbaines et a quitté les Pays-Bas (Leiden) pour s’installer à Bruxelles il y a 2 ans. Passionnée par l’espace public inclusif et curieuse des processus démocratiques, elle a rejoint sans hésiter l’Assemblée citoyenne sur l’économie de partage et de collaboration. « J’étais vraiment enthousiaste à l’idée d’avoir été sélectionnée. Dans mes études, on parle beaucoup de démarches participatives — c’était fascinant d’en faire enfin l’expérience concrète », explique-t-elle.

Venue à Bruxelles pour ses études, elle s’est rapidement attachée à la ville : « Ce n’est pas la plus jolie, mais c’est la meilleure — elle est diverse, vivante, pleine de gens qui essaient de faire avancer les choses. » Elle habite à Ixelles et s’investit dans la vie locale, notamment par le bénévolat dans le quartier multiculturel de Cureghem.
Bobet a apprécié la diversité des points de vue exprimés au sein de l’Assemblée, même si elle a constaté que le groupe néerlandophone aurait pu être plus représentatif. L’un des temps forts, pour elle, a été de découvrir l’étendue des initiatives de partage déjà existantes à Bruxelles. « Je ne savais pas qu’il y en avait autant. Ça m’a fait réaliser tout le potentiel de la ville. » Parmi les propositions formulées par l’Assemblée, celle qui l’a le plus touchée est celle visant à élargir le rôle des bibliothèques pour y intégrer le prêt d’objets ou d’outils. « Je connais déjà ma bibliothèque ; c’est un espace où je me sens à l’aise. Pour moi, c’est logique de construire sur cette base. »
Elle reconnaît que la langue a parfois été un frein. « Le français n’étant pas ma première langue, je me retrouvais souvent dans les mêmes cercles de discussion. Et certains échanges étaient dominés par les hommes. » Autre point : elle aurait apprécié encore plus de diversité. Malgré cela, elle a apprécié la souplesse du processus. « On a su s’adapter quand c’était nécessaire, tout en gardant un cadre clair. » La dimension sociale de l’Assemblée a aussi été précieuse. «On a créé un groupe de discussion, partagé des repas, échangé sur plein de sujets. Ça rendait les week-ends investis encore plus enrichissants. »
Recommanderait-elle l’expérience ? « Si vous parlez français ou néerlandais, absolument. C’est une excellente façon de réfléchir à la ville qu’on veut construire — et de voir comment y parvenir ensemble. » Bobet espère désormais travailler dans le domaine de la politique urbaine inclusive ou de la recherche, avec un intérêt particulier pour l’accessibilité de l’espace public. Elle figure aussi sur la liste d’attente du comité de suivi de l’Assemblée, et souhaite poursuivre son engagement citoyen. Quant à l’impact futur des travaux de l’Assemblée, elle reste lucide mais optimiste : « Je sais que les contraintes budgétaires et politiques sont là. Mais j’espère que certaines propositions — surtout les plus réalisables — seront réellement prises en compte. »
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