Portraits de l’Assemblée

7 avril 2023

Ornella

« Je viens pour observer et me faire mon opinion après »

Ornella habite à Schaerbeek depuis 2 ans. A 25 ans, iel a déjà pas mal déménagé dans les différentes communes de Bruxelles-Capitale : Jette, Woluwe, Ixelles, Anderlecht…très (trop) souvent parce que les prix des loyers augmentaient. Depuis qu’iel est indépendant-e, Ornella vit en colocation, une façon d’habiter la ville qu’iel affectionne.

Actuellement, Ornella suit une formation de sani-chauffagiste. Exercer un métier dans le milieu de la construction est un choix : « ce n’est pas une vocation mais je voulais valoriser quelque chose de manuel et transmettre ». Iel a en effet suivi des études littéraires à Montréal avant d’exercer la profession de libraire, spécialiste de la BD, à son retour en Belgique. C’est là qu’iel découvre l’univers de la construction lors de chantiers participatifs. Elle y rencontre des personnes en formation dans les métiers du bâtiment qui lui donnent envie se de lancer.

Ornella change donc de voie pour une formation professionnalisante et créé un réseau pour les femmes, personnes trans’ et non binaires travaillant dans tous les secteurs de la construction, chauffagistes, menuisier-ière-s, électricien-ne-s…. L’objectif de ce réseau est de favoriser la rencontre et de briser l’isolement de ces personnes, peu nombreuses dans ce milieu :
« de se donner de la force ». L’autre enjeu est de se former entre pair-e-s et de transmettre. Le réseau investit donc des lieux qui ont des besoins (rénover l’électricité, construire des fournitures etc.) et forme le public tout rendant service au lieu qui les accueille (prix libre pour l’entrée). « J’ai l’impression d’avoir exploré la question “comment habiter ?” par les mots dans mes études de lettre et par mes mains aujourd’hui (…) et relier la construction aux enjeux écologiques m’intéresse ».

Est-ce pour cela qu’Ornella a accepté de participer à l’Assemblée permanente pour le climat ? En partie. La décision a été prise collégialement par la coloc’ et Ornella s’est dévoué-e intéressé-e par le sujet mais pas tellement par la méthode « ce n’est pas mon truc ce genre de choses, je ne me sens pas proche des politiques et ce n’est pas ma façon de voir l’engagement. Je ne viens pas pour émettre un jugement. Je reste pour observer et je me ferai mon opinion après ».

Ce qu’Ornella apprécie à Bruxelles : sa vie de quartier. Iel aime moins la mobilité, les travaux permanents qui rallongent les trajets du quotidien. Son rêve ? « Pas sûr-e qu’il soit en ville ». Ce qui sûr en revanche, c’est qu’il y aura « de la vie en collectif et de la transmission de connaissances ».